QUE DE POIDS !
Imperceptiblement, nous prenons du poids…
Et nous voilà, empêtrés sous de multiples excédents, sans le réaliser !
Personne n’échappe au poids des ans qui accompagne et étoffe, jour après jour la personnalité jusqu’à l’engoncer si nous n’y prenons pas garde. De temps à autre, de ces trop pleins, de ces trop peu, de ces trop quotidiens, germent des graines de sagesse, récoltes d’expériences libérées du poids des peurs qui entravent bien souvent nos avancées, faute d’avoir étés repérées, traitées, éradiquées.
Le poids des opinions oriente aussi le plateau de la balance vers plus de densité, de séparativité. Il divise souvent et ajoute un poids d’incompréhension aux poids divers que nous portons. Le poids des habitudes, lui n’arrange rien ! Il renforce les surcharges multiples avec lesquelles nous avançons, sans percevoir que nous croulons sous des poids quelque fois invisibles mais pourtant écrasants.
Le poids des certitudes, vient aussi mettre son grain de plomb pour figer un peu plus nos façons d’être et d’agir dans des normes que nous croyons choisir, mais qui finissent par nous conditionner et nous encapsuler dans des zones dont nous ne pouvons plus nous extraire.
Le poids des attachements quant à lui va se nicher dans tous les recoins de nos évolutions : attachement matériel, affectif, attachement aux souvenirs bons ou mauvais, attachement à nos représentations, à nos croyances d’hier que l’on entretient d’un goût du jour à la saveur passée. Attachement à nos rêves, attachement à nos déboires, à nos blessures, à nos rancunes qui pèsent, dans la façon dont nous abordons chaque journée, chaque nuit, chaque instant que la vie propose.
Quant au poids de nos attentes, il influence notre vision par des ritournelles connues qui font du quotidien, un musée plutôt que d’écouter les muses, vierges de tout a priori, pour inventer l’avenir.
Ces poids se déversent sur le monde, alourdissent considérablement nos points de vue, nos perspectives et brouillent l’ensemble de nos potentialités sensibles. Il importe d’en prendre la mesure et de nous alléger pour épouser le flux de vie avec sérénité sans atermoiements inutiles.
Difficile, emberlificotés dans nos multiples poids, d’oser danser et créer légèrement.
Difficile de lâcher du lest aussi ! Mais c’est en osant se départir de ce qui n’a plus lieu d’être, que le plateau de la balance s’élève et donne accès aux sommets « enlégers ».
Là, l’air est pur.
Là, les idées sont neuves.
Là, les croyances surannées cèdent la place à l’expérience transformatrice qui s’autorise en confiance, en conscience à rejoindre des terres d’expansion.
En quittant les lourdeurs identifiées, nous contribuons à l’élaboration d’un monde plus subtil, plus juste, plus uni.
Sur la balance du cœur tout ce qui est léger, élève. Laissons choir les poids sans crainte de disparaître. La légèreté de l’être s’en trouvera grandie et le monde apaisé.
Que de poids à perdre pour prendre part à l’ascension de tous nos mondes, mais que d’espaces nouveaux à découvrir dans l’apesanteur des relations réinventées.
Le lâcher de poids est une discipline d’utilité publique ; à nous d’y contribuer sans mesure !
Par Frédérique Brasseur